Les disparus du Clairdelune de Christelle Dabos
15 heures
easy
à dévorer
Comme le dit notre chère Cersei Lannister : « le pouvoir est le pouvoir ». En cela les aristocrates de la Citacielle l’ont bien compris, eux qui aspirent à entrer dans les bonnes grâces de Farouk, l’esprit de famille. Alors quand une petite animiste devient la vice-conteuse de la cour, ces derniers ne voient pas cela d’un très bon œil. S’il lui sourit, eh bien, ils l’acclameront. En revanche, s’il fronce ses sourcils, alors ils la répudieront. Mais dans les deux cas, la faucheuse n’est jamais très loin. Ophélie devra faire preuve de prudence pour déjouer leurs plans. Mais s’ils n’étaient pas la plus grande menace ? Découvrez ci-dessous l’avis de lecture sur Les disparus du Clairdelune de Christelle Dabos.
🚨 Attention, cette chronique révèle des événements issus du tome 1, Les fiancés de l’hiver.
Note : ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ / 5
Genre : Young Adult
Cycle : La Passe-Miroir
Nombre : Tome 2
Auteur : Christelle Dabos
Edition : Gallimard Jeunesse
Couverture : Laurent Gapaillard
Nombre de pages : 665 pages
Résumé :
Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours périlleuse, pourra-t-elle compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions des personnalités influentes à la cour ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l’entraînera au-delà des illusions du Pôle, au cœur d’une redoutable vérité.
Thèmes :
Spectacles & menaces
L’identité de notre jeune animiste, dissimulée sous les traits d’un valet muet prénommé Mime, n’aura pas été cachée bien longtemps. La cour de la Citacielle, où les artifices et la sournoiserie sont monnaies courantes, s’apprête officiellement à la découvrir. Au grand dam de Thorn ! Qui sait combien le danger rôde autour de la promise de l’intendant. Alors que la cour voit en elle un être mal endimanché, voire une menace dissimulée sous des airs candides, Farouk, lui, est intrigué par sa ressemblance avec sa sœur Artémis. Il fait alors d’elle la vice-conteuse, l’obligeant à raconter des histoires de son pays aux aristocrates du Pôle.
Hélas, cette promotion inattendue la désigne malgré elle, comme la cible à abattre. Car qui sait ? Peut-être parviendra-t-elle à déchiffrer l’énigmatique livre de l’esprit de famille ? Peut-être est-elle la clef pour accéder et comprendre ses origines ? Berenilde, l’élégante favorite de Farouk, sait que les excès d’humeurs imprévisibles et les pertes de mémoire de son ancêtre n’épargneront pas l’esprit d’Ophélie ; si celle-ci commet un seul faux pas.
Alors que les représentations s’enchaînent inexorablement, la cour est menacée. Voilà que des disparitions inquiétantes se produisent au sein même de Clairedelune. Juste l’endroit le plus sûr de toute la Citacielle. Au même moment, Ophélie reçoit, elle, des lettres de menace, l’enjoignant de renoncer à son union. Et comme si cela ne pouvait pas être pire, voilà que toute la famille d’Ophélie débarque au Pôle, afin de préparer et d’assister au mariage ! Enfin, plutôt pour participer à une mascarade, depuis qu’Ophélie a découvert les véritables raisons de leurs noces. Quoiqu’il en soit, Thorn envoie Berenilde avec son enfant à naître, la tante Roseline, Ophélie et sa famille, aux Sables-d’Opale, pour y être en sécurité.
« — Je n’ai pas rencontré beaucoup de personnes ici qui se soucient de mon intérêt. Merci, monsieur l’ambassadeur.
— Oh, ne me remerciez pas. Plus je vous renseigne, plus votre dette envers moi grandit. Un jour, je vous réclamerai l’addition.
— Quelle dette, quelle addition ? s’étonna Ophélie. Vous m’avez offert votre amitié.
— Justement. Les bons comptes font les bons amis. Ne vous inquiétez pas, vous y prendrez tellement de plaisir que vous vous empresserez de vous endetter à nouveau. »
Enquête à la Citacielle
Alors que celui-dont-je-tairai-le-nom a lui aussi pris la poudre d’escampette, la jeune liseuse est sommée de retrouver les disparus. En quoi ? Vous avez dit ? En 24 heures ? Alors que l’enquête n’a même pas abouti des jours durant ! Commence alors une seconde moitié de roman effrénée, où vous passerez, mes chers apprentis, par toutes les émotions : peur de l’échec et de ses conséquences, fébrilité, surprise mais aussi joie indescriptible.
Ce que je trouve le plus bluffant avec cette saga, c’est que selon les différentes intrigues gravitant autour de la trame principale, les méchants sont finalement très nombreux. Tout cela est finement lié ensemble. A la fin, le puzzle apparaît comme clair et évident ; les pièces s’emboitent avec satisfaction. Et cette fin ! Si touchante, palpitante ! Elle vous laissera aussi seul et déchiré qu’Ophélie.
Heureusement, la belle palette de personnages auxquels le tome 1 nous avait habitués est toujours présente : Archibald, l’ambassadeur un tantinet séducteur, Berenilde la future maman attachante, la tante Roseline, et Renard… Ce bon vieux Renard… Vous verrez également Ophélie s’émanciper de sa famille, et prendre (enfin) ses propres décisions. Thorn, quant à lui, révèle ses qualités, son passé, sa personnalité. Peut-être n’est-il pas en fin de compte qu’un bâtard dévoré d’ambition en quête d’approbation sociale ? Derrière sa façade froide et ses manières mal dégrossies, il y a un petit cœur qui bat. Leurs échanges, parfois maladroits et sincères mais sans caricatures, sont un régal. Ils se cherchent l’un l’autre. On sent que c’est vrai, et ça, ça fait du bien.
Le mot de la fin
Coup de cœur assuré pour ce second tome de la Passe-Miroir, les disparus du Clairedelune ! Les pages ont défilés à une vitesse folle, au rythme des machinations de cette cour sans pitié. J’attends la suite avec beaucoup d’impatience.
Citations Les disparus du Clairdelune de Christelle Dabos
« L’ignorance est moins dangereuse que la connaissance »
« Le passé n’était pas toujours beau à regarder, mais les erreurs des personnes qui l’avaient précédée sur Terre étaient aussi devenues les siennes. Si Ophélie avait retenu une chose dans la vie, c’était que les erreurs étaient indispensables pour se construire. »
« — Je n’ai pas rencontré beaucoup de personnes ici qui se soucient de mon intérêt. Merci, monsieur l’ambassadeur.
— Oh, ne me remerciez pas. Plus je vous renseigne, plus votre dette envers moi grandit. Un jour, je vous réclamerai l’addition.
— Quelle dette, quelle addition ? s’étonna Ophélie. Vous m’avez offert votre amitié.
— Justement. Les bons comptes font les bons amis. Ne vous inquiétez pas, vous y prendrez tellement de plaisir que vous vous empresserez de vous endetter à nouveau. »
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