Dark Maul de Michael Reaves

Un maître et un apprenti sont comme deux faces d’une même pièce. Ils sont complémentaires et forts ensemble. Le maître a besoin de son apprenti comme lui a besoin de son mentor. Le maître guide l’apprenti dans sa formation afin qu’il acquiert autonomie et savoir-faire. Comment ? Nous arrivons ? Eh bien mes apprentis, bienvenue dans une galaxie lointaine, très lointaine. La planète que vous voyez là est Coruscant. Et croyez-moi lorsque je vous dis qu’ici sont nées les plus grandes épopées comme les pires vilenies. L’une d’elles aurait pu ne jamais voir le jour, si seulement un apprenti avait échoué dans sa tâche. Oui, échoué. Car lorsque vous connaissez Dark Maul et la purge qui aurait pu être évitée, vous auriez aimé vous aussi qu’il en soit ainsi. Découvrez ci-dessous l’avis de lecture sur Dark Maul de Michael Reaves.

Note : ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ / 5
Genre : Science-Fiction
Cycle : Star Wars
Nombre : –
Auteur : Michael Reaves
Edition : Pocket
Couverture : Scott Biel
Nombre de pages : 480 pages

 

Résumé :
Simple blocus de la planète Naboo : voilà l’opération que Dark Sidious, le Seigneur Noir de Sith, a proposée aux Neimoidiens. Pour une galaxie, une guerre locale, un abcès de fixation. Et un piège minutieusement tendu : s’il fonctionne, la République s’effondrera, entraînant la galaxie dans sa ruine. Mais un des Neimoidiens fait faux bond ; Dark Sidious flaire la traîtrise et envoie son champion, Dark Maul, traquer le félon, qui a un cristal à vendre avec toutes les informations qu’il contient ; l’acheteur pressenti ne sait pas que cette seule transaction le mettra sur la liste des gens à éliminer ! Et l’ombre de Dark Maul, le chasseur noir, se profile au loin… plus près… plus près…

 

Thèmes :

Méchant

Cité

Traquer une proie

Notre histoire se déroule peu de temps seulement avant le blocus de la planète Naboo. Imaginez un instant que les plans d’invasion de la Fédération du Commerce soit disponible sur le marché noir de Coruscant ? Pire même ; qu’ils soient à la portée de main de tous les malfrats de la République ? Et si les Jedis découvraient l’auteur dissimulé derrière ce terrible dessein ? Cela ne ferait pas les affaires de Dark Sidious, lui qui a mis tant d’années à dessiner les plans du futur Empire galactique, avec Dark Plagueis.

Bon, vous l’aurez compris, tonton Palpatine n’a désormais plus qu’une seule solution : envoyer un tueur-né récupérer les précieuses données. Ce contre-temps permettrait également au maître d’évaluer son jeune apprenti. Lui est-il totalement soumis ? Son entraînement intensif lui permettra-t-il de vaincre un Jedi ? Faut dire que le zabrak n’attend que ça, ne portant pas trop les Jedis dans son petit cœur.

Alors que Maul se met en chasse, une transaction a lieu dans les bas-fonds de la capitale, entre le traître Neimoidien Hath Monchar et deux partenaires improbables : Lorn Pavan et Tope-là. Et alors que ces derniers s’apprêtent à vendre l’holocron à un potentiel acheteur, s’imaginant déjà sur une planète tropicale, un dangereux zabrak leur barre le chemin. Son objectif leur apparaît très clairement : leur reprendre le cube et les éliminer. Ce qui n’est pas vraiment du goût des deux associés qui parviennent sur le fil à prendre la poudre d’escampette. Bon plutôt du genre explosive, la poudre. Ça a tellement secoué la fange que ça a attiré l’attention de la pègre et du Temple. La padawan Darsha Assant est alors envoyée sur place pour tenter de comprendre ce qu’il s’est passé. Et c’est ainsi que commence une course effrénée à travers tout Coruscant, afin de tenter d’échapper au Sith.

Des personnages tendres et profonds

Après avoir dévoré Tarkin et Dark Plagueis, tous deux très bons, j’étais impatient de découvrir Dark Maul de Michael Reaves. Je suis ravi ! À travers cette enquête policière haletante, on découvre un ado orgueilleux chargé d’une mission indigne de lui, qui devient dangereusement impatient d’en découdre lorsqu’il découvre qu’un Jedi est sur ses traces. Guidé par ses pulsions personnelles, il oublie parfois son objectif et commet quelques bourdes, difficilement acceptées par Sidious. Et là, on sent clairement qu’il a peur de décevoir son maître, que sa vie ne tourne qu’autour de Palpatine, un peu entravé et toujours dans son ombre.

Mais rassurez-vous mes apprentis, l’histoire n’est pas uniquement racontée à travers le point de vue de Dark Maul. Cela tourne régulièrement entre Palpatine, les deux contrebandiers, l’apprenti Assant, Obi-Wan, le Temple. Chaque personnage possède en fait un intérêt dans la réussite ou l’échec de Maul. On notera d’ailleurs un petit clin d’oeil au Soleil Noir. J’ai trouvé le trio Pavan, Assant et Tope-là formidable. On sent une belle complicité entre ce trentenaire roublard détestant les Jedis (mais qui préfère tout de même ces guignols au malade qui les pourchasse) et son associé mécanique aux répliques et mimiques si humaines. Je pense que leurs chamailleries vous amuseront beaucoup.

« Monchar adressa à Lorn un regard dont la signification était dénuée de la moindre ambiguïté. En dépit des nombreuses différences physiques qui existaient entre les Neimoidiens et les humains, l’expression faciale qui traduisait la phrase « Tu me prends pour un crétin ? » était commune aux deux espèces. »

Quant à l’apprentie Jedi, l’enjeu est déterminant pour elle : sa réussite lui permettrait de passer maître. Et même si l’on sait comment cela va se finir, puisque la fin du livre s’ouvre sur La Menace Fantôme, je n’ai cessé d’espérer un dénouement heureux pour ces héros si attachants et si bien construits. Un peu comme Rogue One. Quant au décor dépeint, on découvre un autre Coruscant, si loin et pourtant si proche de l’image bureaucratique que nous avons de la capitale. Pour vous résumer l’ensemble, je dirais qu’un Corellien s’y sentirait comme chez lui.

Mes apprentis, vous trouverez également, à la fin de cette histoire, deux nouvelles intéressantes. L’une d’elles est centrée sur les Sœurs de la Nuit, sorcières rapidement évoquées dans Dark Plagueis lorsque Palpatine enlève le jeune zabrak. Ce sont des épisodes vraiment à part. Pas les plus indispensables, mais toutefois intéressants.

Le mot de la fin

Alors mes apprentis, cela vous a-t-il éclairé ? Si le secret avait été éventé avant le blocus, l’Empire aurait-il vu le jour ? Le pire aurait-il pu être évité ? Nous ne le saurons jamais ! Que cela vous serve de leçon. En attendant d’atterrir dans le spatio-port, si vous souhaitez découvrir d’autres récits de cette même période, je vous invite à découvrir Dark Plagueis et Maître et Apprentis.

Citations de Dark Maul de Michael Reaves

« Monchar adressa à Lorn un regard dont la signification était dénuée de la moindre ambiguïté. En dépit des nombreuses différences physiques qui existaient entre les Neimoidiens et les humains, l’expression faciale qui traduisait la phrase « Tu me prends pour un crétin ? » était commune aux deux espèces. »

« […] Cinquante mille crédits, qu’il valait, c’cube. J’l’ai perdu, plus mes quinze mille. Tout c’que j’avais…
— Ce qui nous place, toi et moi, dans une situation financière on ne peut plus délicate, dit Tope-là.
[…]
— Tout est d’ma faute, marmonna Lorn, s’adressant plus à son verre qu’à Tope-là. Chi j’avais pas perdu mon sang-froid… (Il leva un regard embrumé vers le droïde.) Ch’sais pas pourquoi tu restes mon partenaire…
— Ah, nous voici parvenus à la phase des lamentations. Ça va durer longtemps ? Je pourrais peut-être passer sur cyberstase en attendant que cela finisse…
Lorn grogna et fit signe qu’on remplisse à nouveau son verre.
— Des fois, tu peux vraiment t’comporter comme un bâtard, tu sais ?
— Voyons un peu… D’après mes banques de données, la définition originale de bâtard est la suivante : « Enfant né de parents qui ne sont pas mariés » … Cependant, on trouve également un usage secondaire qui précise : « Quelque chose d’origine inhabituelle. » Dans ce cas précis, on peut dire effectivement que cela me correspond. »