La crue de Michael McDowell
Il n’y rien de plus puissant et incontrôlable que l’eau. Lorsque les éléments naturels se déchaînent, nous devenons alors le jouet du destin. Enfin j’ai omis d’apporter une précision. Il n’y rien de plus puissant et incontrôlable que l’eau, excepté Elinor Dammert. Sachez, mes chers apprentis, que lorsque Oscar Caskey, fils aîné de la puissante famille Caskey, l’a compris, il était bien trop tard. Tout comme nous, face à une vague déferlante et inéluctable… Découvrez ci-dessous l’avis de lecture sur La crue de Michael McDowell.
Note : ⭐️⭐️,5 / 5
Genre : Fantastique
Cycle : Blackwater
Nombre : 1
Auteur : Michael McDowell
Edition : Monsieur Toussaint Louverture
Couverture : Pedro Oyarbide
Nombre de pages : 256 pages
Résumé :
Pâques 1919, alors que les flots menaçant Perdido submergent cette petite ville du nord de l’Alabama, un clan de riches propriétaires terriens, les Caskey, doivent faire face aux avaries de leurs scieries, à la perte de leur bois et aux incalculables dégâts provoqués par l’implacable crue de la rivière Blackwater.
Menés par Mary-Love, la puissante matriarche aux mille tours, et par Oscar, son fils dévoué, les Caskey s’apprêtent à se relever… mais c’est sans compter l’arrivée, aussi soudaine que mystérieuse, d’une séduisante étrangère, Elinor Dammert, jeune femme au passé trouble, dont le seul dessein semble être de vouloir conquérir sa place parmi les Caskey.
Thèmes :
Sous l’eau
Nous voici propulsés en 1919, en Alabama, dans la ville isolée de Perdido, et ô combien catholique. Lorsque commence notre lecture, les personnages se retrouvent les pieds dans l’eau suite à la crue de la rivière du même nom. Alors qu’Oscar Caskey et Bray Sugarwhite tente d’évaluer les dégâts des habitations, commerces et scieries de la ville, ils découvrent une jeune femme prise au piège dans l’une des chambres de l’hotel Osceola. En emmenant ses bagages, Bray remarque sur les murs le niveau atteint par la montée des eaux. Mais voilà. Tout cela ne colle pas. Mlle Dammaert n’aurait jamais pu survivre. Elinor rejoint alors la communauté de Perdido, où les matriarches des différentes familles de la paroisse lui viennent en aide. Enfin pas toutes. Mary-Love Caskey se méfie, car une aura de mystère plane sur les réelles intentions et le passé de la jeune femme.
Un engouement manqué
Malheureusement, une fois la dernière page tournée, vous n’en saurez pas plus que Mary-Love. Je dois dire, avec regret, que je n’ai pas compris l’engouement autour de cette série. En tout cas, ce premier tome ne m’a pas convaincu. Pourquoi ? Eh bien, je commencerais d’abord par le style d’écriture et les personnages. L’auteur ne les met pas suffisamment en scène. Il décrit. Il explique et reste très factuel, créant une certaine distance avec les protagonistes. On ignore qui ils sont. Je n’ai ressenti aucune sympathie ou antipathie envers eux. En revanche, ils apparaissent au fil du récit caricaturaux. Les hommes sont des créatures malléables à souhait, naïfs et soumis (Oscar, James) face aux femmes mesquines et puissantes (Mary-Love, Geneviève, Elinor).
Ensuite, je poursuivrais avec le manque d’action et de rythme. Disons-le clairement, je me suis ennuyée. Il y a eu des scènes intéressantes, décrites avec une touche d’horreur. Je pense aux bijoux sortant inexplicablement du plafond manquant de blesser les personnages, ou lorsque celui-dont-je-tairai-le-nom est inexplicablement emporté au fond de la rivière par une créature aquatique. Dommage qu’il ait fallu attendre la 200ème page pour avoir une lueur d’action.
Pour finir, mais cela est propre aux goûts de chacun, planter l’histoire dans une ville américaine aux mœurs des années 1900 et aux fortes inégalités sociales et raciales, ne m’a pas transporté.
Dangereuse créature
Source de toutes les interrogations, le surnaturel ne cesse de rôder autour d’Elinor. Elle est aussi énigmatique que bienveillante et dangereuse. Vous sentirez au moment de poser les yeux sur elle, un lien mystique et mystérieux qui la lie à la rivière Perdido. Certains personnages sont même témoins des actes et des attitudes étranges d’Elinor. Est-ce qu’ils disent quelque chose ? Est-ce qu’ils se questionnent ? Voir même, est-ce qu’ils la confrontent ? Eh bien, non, pas le moins du monde. Et ceci, mes jeunes apprentis, en devient grotesque et manque de logique.
Le mot de la fin
L’avis de lecture s’arrête ici, dans le creux de la vague. La crue de Michael McDowell est vu comme un roman de la nouvelle vague, mais en le lisant je n’étais que vague à l’âme. D’accord, je cesse de faire des… vagues ! Je donnerai une autre chance à l’auteur de Beetlejuice et L’Étrange Noël de Monsieur Jack. En espérant que La digue, tome 2 de la saga Black Water, comble mes attentes.
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