Les Annales de la Compagnie Noire (int. 1) de Glen Cook

Mes chers apprentis, l’heure est venue. Je veux vous préparer face aux dangers qui vous guettent. Ces étagères recèlent de bien sombres livres, de bien sombres secrets. Je vous le dis, vous devriez vous méfier des annales de cette compagnie noire. Découvrez ci-dessous l’avis de lecture sur Les Annales de la Compagnie Noire (int. 1) de Glen Cook.

 

Note : ⭐️⭐️⭐️⭐️ / 5
Genre : Fantasy
Cycle : Les Annales de la Compagnie Noire
Nombre : Livre 1
Auteur : Glen Cook
Edition : J’ai lu
Couverture : Samuel White
Nombre de pages : 1113 pages

 

Résumé :
On dit que les mercenaires n’ont pas d’âme, mais ils ont une mémoire. La nôtre, celle de la dernière des compagnies franches de Khatovar, vous la tenez entre vos mains. Ce sont nos entrailles, chaudes et puantes, étalées là devant vous. Vous qui lisez ces annales, ne perdez pas votre temps à nous maudire, car nous le sommes déjà…

 

Thèmes :

Mercenaire / Compagnie

Mercenaire / Compagnie

Méchant

Méchant

Magicien

Magicien

 


La compagnie noire

La compagnie noire est une bande de mercenaires dont le nombre ne cesse de décroître. Ils se battent pour le plus offrant, mais ne croyez pas qu’ils n’ont pas d’honneur. Cette troupe se compose de soldats et magiciens hétéroclites, dont les origines et l’identité restent cachées. La compagnie noire est devenue leur seule famille. Ils sont aussi soudés les uns avec les autres que méprisants et cyniques. Vous découvrirez ainsi des mercenaires attachants aux surnoms plutôt explicites, et dont vous arriverez aisément à imaginer les traits.

Vous croiserez au détour d’une page : Qu’un-Oeil, Tam-Tam, Elmo, Gobelin, Silence, Corbeau, le Capitaine, Toubib… Celui-ci, en plus d’être le médecin de la bande, tient les annales et raconte les légendes de la compagnie. Magiciens malicieux, Gobelin et Qu’un-Oeil s’entendent comme larrons en foire, rivalisant d’ingéniosité pour se jouer de vilains tours. Silence ne décroche pas un mot. Quant à Corbeau, il possède un esprit taciturne, sortant son couteau pour se curer les ongles lorsqu’il est sur ses gardes. Bref, des crapules aux personnalités distinctes qui se retrouvent dans la panade après avoir accepté le contrat d’un puissant magicien les amenant dans le Nord du pays.

Car trois siècles plus tôt, le seigneur du mal, sa Dame et les dix Asservis régnaient sur ces terres. Après un combat acharné, la Rose Blanche est parvenue à les enfermer et les enchaîner sous un tumulus où ils restèrent prisonniers et sous bonne garde. Mais (car il y a toujours un « mais » quand tout se passe merveilleusement bien) un magicien du nom de Bomanz est parvenu à libérer la Dame et ses sbires, qui arpentent de nouveau ce monde. Recruté par l’un des dix Asservis, les mercenaires deviennent les jouets de la Dame ; ils se battent du mauvais côté et sont envoyés partout dans le pays mater les rebelles et le Cercle, qui attendent la réincarnation de la Rose Blanche.

Les affrontements se succèdent jusqu’à la grande bataille de Charme, au château de la Dame. Vous découvrirez des personnages sombres, attachants et drôles, et vous frissonnerez face à la puissante magie noire des Asservis, au complot subtil du Dominateur, et à l’intérêt de la Dame pour Toubib.

Le premier tome est une divertissante mise en bouche, cela permet de poser le décor, les personnages, l’intrigue et surtout le style lapidaire de l’auteur. Le début du livre vous semblera peut-être déroutant et long à démarrer. Vous serez plongé dans l’action, avant même de connaître les protagonistes, le lieu, et les enjeux. Accrochez-vous chers apprentis, car l’histoire vaut vraiment le coup !

 

 


 

Le château noir

Dans ce deuxième tome, quelques années se sont écoulées depuis la bataille de Charme. La Dame envoie Toubib et la bande de mercenaires enquêter à Génépi, un coupe-gorge glauque et froid où d’étranges disparitions de cadavres ne cessent de se multiplier. Mais ceci n’est pas leur seule préoccupation. Les yeux de la Dame se sont tournés vers le château noir qui domine la ville, qui semble grandir au fur et à mesure que le temps passe. Les deux évènements sont-ils liés ?

Dans cette ville malfamée, vous retrouvez à l’auberge du Lis de Fer la petite Chérie, étroitement surveillée par Corbeau, et découvrirez ainsi l’un des personnages centraux de cette intrigue : Marron Shed. Ce tenancier poltron et endetté, sans grand sens moral, attire les ennuis comme une abeille sur du miel. Elément central du livre, vous sentirez le personnage évoluer. Les péripéties s’enchaînent jusqu’aux dernières pages, oscillant entre affrontements, trahison et peine de coeur.

Ce second volet est plus intéressant et direct que le précédent. La tension des personnages est palpable. Vous partagerez leurs peurs et leurs épuisements. Ont-ils fait le bon choix ?

 

 


 

La rose blanche

L’intégrale se termine avec la Rose Blanche. De nouveau, plusieurs années séparent les événements de Génépi et Vydromel à maintenant : la Rose Blanche a vieilli et est devenue une redoutable stratège. La Dame et ses nouveaux Asservis ne cessent de s’attaquer à la plaine, mais sans succès grâce au champ d’action du « nul » de la Rose.

L’histoire se déroule en deux lieux et époques : dans la Plaine de la Peur au présent à travers le récit de Casier et de Choucas, et aux tumulus au dessus d’Aviron dans le passé à travers le récit de Bomanz. À l’image du tome précédent, les lieux sont restreints et bien approfondis ; l’auteur déploie tout son inventivité. Et ça, on peut le dire (ou le lire).

Ouvrez bien vos yeux dans la Plaine de la Peur, car des menhirs peu loquaces ne s’expriment qu’à travers des « il y a des étrangers dans la plaine », des baleines volent dans le ciel, des barrières de coraux sillonnent les dunes et des tempêtes transmutantes disloquent les pèlerins. Quant au Vieil Arbre Ancêtre là-bas, qui sait quelle terrible créature est tapie en dessous ?
Toubib, de son côté, reçoit de la part d’un mystérieux expéditeur plusieurs messages contant l’histoire de Bomanz. Ce nom vous évoque quelque chose, pas vrai ? Oui mes apprentis, c’est bien lui qui a libéré la Dame, compagne du mal absolu et définitivement mise hors d’état de nuire car prisonnière du tumulus. Quelle buse… Le magicien simplement évoqué au début, prend ici une place bien réelle. Ainsi, vous comprendrez bien mieux les enjeux et les causes qui ont conduit au salut de la Dame. Celle-ci, d’ailleurs, est de plus en plus inquiète : le bruit circule que le Dominateur aurait trouvé le moyen de s’échapper du tumulus. Les ennemis d’hier s’unissent, s’organisent et se trahissent pour entraver les ténèbres.

 

Le mot de la fin

Mes chers apprentis, comme évoqué en préambule, méfiez-vous de des Annales de la Compagnie Noire (int. 1) de Glen Cook, bien plus nuancées que ne le laisse présager son titre. Elles possèdent des passages hauts en couleurs comme le rite d’asservissement de Murmure, le château noir et les morts-vivants, la personnalité changeante de Marron Shed, la complicité entre Toubib et la Dame, la puissance et la neutralisation des noms, le combat au tumulus. Ce livre fourmille de passages aussi drôles qu’inquiétants.

 

Citations Les Annales de la Compagnie Noire (int. 1) de Glen Cook

« Le passé d’un homme est un fantôme qui ne lâche pas prise. La mort est le seul exorciste. »

 

«  Un vieux bonhomme fatigué. Voilà ce que je suis. Qu’est devenue ma flamme d’antan, ma fougue, mon ambition ? J’avais des rêves, jadis, des rêves que je n’ai toujours pas oubliés. Dans mes mauvais jours, je les dépoussière et les caresse avec nostalgie, et avec un étonnement condescendant devant la naïveté de cette jeunesse qui les avait conçus. »

 

« Le Mal est relatif, annaliste. On ne peut pas lui mettre d’étiquette. On ne peut ni le toucher, ni le goûter, ni l’entailler avec une épée. Le Mal dépend de quel côté on se trouve, de quel côté on pointe son doigt accusateur. »

 

« Les prodiges et les présages n’ont pas manqué, s’il faut en croire Qu’un-Œil. C’est de notre faute si nous les avons mal interprétés. Le handicap de Qu’un-Œil ne diminue en rien son talent merveilleux de visionnaire a posteriori. »

 

« Prenons les petits enfants. A de rares exceptions près, ils sont mignons, adorables, de vrais amours, aussi doux que du miel battu au beurre. Alors d’où viennent tous les êtres malfaisants ? »

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