A Plague Tale : Tenebris de Cédric Degottex

Guerre, maladie, misère, fanatisme… Je sais, mes jeunes apprentis. Vous vous dites, comment vivre dans un monde où la cruauté et la saleté de notre monde peuvent souiller l’innocence des êtres les plus purs ? Les mots me manquent, mais l’entraide et le courage me semblent une lueur salvatrice face à l’obscurité. Alors que la France est ravagé par la guerre, la peste et l’inquisition, Amicia de Runes n’a jamais hésité une seule seconde à protéger son petit frère du chaos, lui le porteur de la Prima Macula à la puissance destructrice. Comment alors ne pas devenir l’acteur de cette cruauté ? Découvrez ci-dessous l’avis de lecture sur A Plague Tale : Tenebris de Cédric Degottex.

🚨 Attention, cet avis révèle des événements issus du jeu A Plague Tale : Innocence.

 

Note : ⭐️⭐️⭐️⭐️ / 5
Genre : Fantasy
Cycle : –
Nombre : –
Auteur : Cédric Degottex
Edition : Bragelonne
Couverture : Olivier Ponsonnet / Asobo Studio
Nombre de pages : 249 pages

 

Résumé :

1348. Quelques jours après le combat qui les a opposés au Grand Inquisiteur Vitalis, Amicia et Hugo apprennent qu’ils sont recherchés et prennent la direction de l’Est, loin des troupes anglaises affaiblies et d’une Inquisition revancharde. Secrètement à leurs trousses, des Flagellants menés par un zélote bien décidé à faire de Hugo le martyre christique qui accompagnera leurs processions en « éclaboussant du sang sacré de ses plaies l’Humanité pécheresse ». Très vite, la routine itinérante du groupe est troublée par le réveil de la Macula qui afflige Hugo de céphalées et de cauchemars terribles. Après quelques manifestations étranges qui leur permettent néanmoins d’échapper à l’implacable exorciste, Béatrice et Lucas sont catégoriques : les cauchemars d’Hugo, exaltés par la Macula, commencent à altérer le réel autour de lui (émotions contagieuses, confusion des sens, hallucinations, rats paniqués qui échappent à l’appel du garçonnet). Les jours passent, et les symptômes d’Hugo s’intensifient, mettant en péril à la fois sa santé mentale et la vie de ses compagnons.

 

Thèmes :

Thème de lecture Jeune Héro

Jeune Héro

Thème de lecture Alchimiste

Alchimiste

Thème de lecture Maladie

Maladie

Thème de lecture Religion

Religion

Thème de lecture Jeu Video

Jeu Video

Thèmes de lecture France

France

 


 

Hugo de Runes

Après avoir vaincu Vitalis, la famille meurtrie des De Runes, guidée et soignée par Lucas, un jeune alchimiste, tente d’échapper de nouveau à l’Inquisition. Mais le combat avec le Grand Inquisiteur a laissé de profondes marques sur le jeune Hugo. La Prima Macula est de nouveau instable, remplissant les nuits du jeune garçon de cauchemars macabres. Traumatisé, terrorisé et lassé de ce don si violent, Hugo réveille durant ses crises des nuées de rats incontrôlables, mettant leur vie en danger. Poursuivis par de dangereux fanatiques, nos courageux compères se dirigent vers le monastère du frère Olivio, où ils espèrent trouver un moyen de soulager Hugo, à défaut d’une réelle solution.

 

Un héritage respecté

A Plague Tale : Innocence m’avait séduit par bien des aspects. Au-delà du gameplay, de la qualité des décors et des musiques incroyables, c’est surtout l’histoire de ce frère et cette sœur aux cœurs tendres que la violence, la maladie et la misère malmènent. Ainsi, c’est avec un immense plaisir que j’ai plongé dans le récit de Cédric Degottex.

Si vous y aviez joué, vous serez troublé par la facilité « d’entendre » la voix des personnages lors des dialogues, et la cohérence des répliques dans ces derniers. Vous retrouverez les potions alchimiques et les armes d’Amicia, mais aussi certaines mécaniques de jeu. Lorsque Amicia et Lucas fouillent discrètement le monastère à la recherche de réponse pour Hugo, j’imaginais tout à fait une mission d’infiltration à jouer. Mon cœur palpitait à l’idée qu’ils se fassent prendre ! Les décors sombres font tout aussi froid dans le dos. Le monastère apparaît ravagé par la Morsure. Quant au dispensaire, nos jeunes héros rencontrent de nouveau l’horreur, la détresse, la souffrance, mais aussi la méfiance et le désespoir de leurs nouveaux compagnons. Tout comme eux, Lardouille, Brice, David, Alix, Petite Ombre, Blanche et Lulu fuient pour trouver un lieu sûr où grandir en sécurité. J’ai été amusé par le langage fleuri de Brice, et la répétition d’un certain mot à pratiquement toutes ses répliques. Il est joueur, notre Cédric. Je l’ai compté 17 fois. Le reconnaîtrez-vous ?

 

« (…) C’est très gentil de me faire confiance. Les grands ne savent pas trop qu’ils peuvent faire confiance aux enfants pour des petites choses.
— Et les petits ne savent pas qu’on peut leur faire confiance pour de grandes choses. (…) »

 

Incohérence limitée

À la lecture de ce récit bien trop court, j’ai noté que Béatrice la mère d’Amicia et Hugo, a été une nouvelle fois mise en retrait, pour permettre d’exploiter pleinement les actions et pensées du jeune héros. Mais malheureusement, je n’ai pas reconnu le personnage. Elle m’a semblé immédiatement trop sévère et autoritaire quand Hugo partage des moments de complicité avec Amicia ou lorsqu’il émet une opinion. Alors qu’elle m’avait paru si douce et encourageante avec Hugo lorsqu’il la retrouve dans les geôles de Vitalis et la délivre. De plus, elle a manqué de cohérence lorsqu’ils arrivent tous au monastère. Elle demande aux enfants de ne pas faire de vagues face au danger que représente Marcel, de ne pas se mêler de ses affaires, mais elle n’arrête pas Hugo lorsqu’il s’apprête à chercher les ennuis avec ses nouveaux amis.

Et j’ajouterais en dernier que j’ai eu des difficultés à me représenter certaines scènes. Lorsque nos héros doivent sauter de la charrette alors qu’ils sont débordés par les rats, j’ai eu du mal à situer les personnages dans la scène, et à comprendre comment ils allaient se retrouver coincer s’ils ne sautaient pas. J’ai également eu ce sentiment plus loin dans le monastère. Peut-être que ces scènes, si intenses en action, manquent de quelques détails descriptifs.

 

Augustin

Néanmoins, cela ne vous empêchera pas de frissonner lorsque vous rencontrez Augustin.
J’ai eu un véritable coup de cœur pour cet homme brisé tant par son physique si particulier, que par ses dialogues remplies d’une réflexion imagée et accessible pour Hugo. Et puis, l’incroyable bravoure dont il a fait preuve a brisé mon cœur en mille morceaux. Vous ferez gaffe de ne pas marcher dessus. Quant à la fin, elle n’est pas ce que j’envisageais. Grâce à Augustin, Hugo trouve dans ce monastère quelque chose d’infiniment mieux.

 

Le mot de la fin

Mes jeunes apprentis, un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Le plus important est de ne pas perdre confiance. J’ai pris beaucoup de plaisir à retrouver ces héros au cœur tendre. Néanmoins, je m’interroge. Est-ce qu’un lecteur qui n’a pas joué à Plague Tale : Innocence s’attachera autant aux De Runes ? Est-ce qu’il parviendra à imaginer et à se projeter dans l’univers créé ? Mystère ! En tout cas, A Plague Tale : Tenebris de Cédric Degottex offre une belle transition aussi joyeuse que dramatique entre les deux jeux du studio Asobo. Place maintenant à Requiem pour découvrir la suite de l’histoire.

 

Citations de A plague tale : tenebris de Cédric Degottex

« A cet instant précis, elle aurait rêvé d’un monde qui se satisferait du mensonge, mais la réalité, cette même réalité qui les avait confrontés trop jeunes au fer, au sang et à la mort, rendait naïf l’optimiste des fables… »

 

« Je veux dire, se tromper, c’est avancer ! »

 

« S’attacher à l’éphémère, c’est se réchauffer d’un bouillon de ciguë. »

 

« J’ai vu… des choses difficiles à entendre pour un Petit Rat, disons ma vie comme cela : j’ai vu, au fond d’un puits, un autre puits, plus profond encore. Plus noir. Puis, encore un autre. Je me suis penché pour voir encore plus bas, et je suis tombé. J’ai chuté ainsi, de puits en puits, de noir en noir, au fin fond d’un abîme. Et ces puits, c’étaient mes vies ici et là, et ces noirs, c’étaient ceux des femmes et des hommes et de leur haine, de leur vanité, de leur lâcheté, de leur violence. Chaque puits, chaque nuance de noir, jusqu’à la dernière et la plus sombre, m’a laissé sur et sous la peau, sur et dans le crâne… (…) La marque de l’humain. »

 

« (…) C’est très gentil de me faire confiance. Les grands ne savent pas trop qu’ils peuvent faire confiance aux enfants pour des petites choses.
— Et les petits ne savent pas qu’on peut leur faire confiance pour de grandes choses. (…) »

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