La ballade du serpent et de l’oiseau chanteur de Suzanne Collins

« L’habit ne fait pas le moine ». Ou comme dirait nos amis Anglais : « Tout ce qui brille n’est pas or ». Tel est l’adage que vous devez garder à l’esprit lors de chacune de vos lectures, mes apprentis. Et plus particulièrement en ouvrant ce livre. Il vous faudra vous départir de vos aprioris et de votre ressentiment pour comprendre les origines du mal. La ballade du serpent et de l’oiseau chanteur de Suzanne Collins, préquel de la série Hunger Games, met en lumière un personnage que vous n’avez certainement pas oublié : le président Snow. Un choix intéressant, ne trouvez-vous pas ? Comment un adolescent inoffensif devient le plus grand despote et manipulateur de Panem ? Comment tant de noirceurs sont apparues ? Quelle a été son influence sur les Jeux, et pourquoi ? Bienvenue dans les abysses ! (*mouhahaha rire machiavélique*). Puisse le sort vous être favorable. Découvrez ci-dessous l’avis de lecture sur La ballade du serpent et de l’oiseau chanteur de Suzanne Collins.

 

Note : ⭐️⭐️⭐️ / 5
Genre : Young Adult Dystopie
Cycle : Hunger Games
Nombre : Tome 0 (préquel)
Auteur : Suzanne Collins
Edition : Pocket Jeunesse
Couverture : Elisabeth B. Parisi
Nombre de pages : 560 pages

 

Résumé :
C’est le matin de la Moisson qui doit ouvrir la dixième édition annuelle des Hunger Games. Au Capitole, Coriolanus Snow, dix-huit ans, se prépare à devenir pour la première fois mentor aux Jeux. L’avenir de la maison Snow, qui a connu des jours meilleurs, est désormais suspendu aux maigres chances de Coriolanus. Il devra faire preuve de charme, d’astuce et d’inventivité pour faire gagner sa candidate. Mais le sort s’acharne. Honte suprême, on lui a confié le plus misérable des tributs : une fille du district Douze. Leurs destins sont désormais liés. Chaque décision peut les conduire à la réussite ou à l’échec, au triomphe ou à la ruine. Dans l’arène, ce sera un combat à mort.

 

Thèmes :

Romance

Romance

Méchant

Méchant

Musique / Poésie

Musique / Poésie

 


 

Un Coriolanus jeune et innocent

L’auteure nous amène ici 65 ans dans le passé, dans un Capitole fragile, bien loin de la ville clinquante aux bâtisses lisses et austères dans laquelle pénètre Katniss Everdeen. Dix ans après la fin de la guerre, la ville porte encore les stigmates de la destruction. C’est donc ici dans ce décor pas franchement joli-joli que nous retrouvons Coriolanus Snow, âgé de dix-huit ans, qui s’apprête pour la toute première fois à participer aux Hunger Games en devenant l’un des tout premiers mentors de l’histoire des jeux.

Mais avant de réellement plonger dans les Hunger Games, vous découvrirez un jeune homme fragilisé par la perte de ses parents. Tout comme sa cousine Tigriss, il est recueilli par sa grand-mère, une vieille dame patriote et froide, cultivant des roses sur sa terrasse. Gamin au début de la guerre, Coriolanus a alors vu les affrontements, la peur, la privation, la destruction partielle du Capitole, et totale avec le district treize, emportant avec eux les usines de la famille. Je comprends votre réaction, mes chers apprentis. Quand on sait ce que deviendra Snow, vous vous demandez vous aussi ce qu’il s’est passé. Comment peut-il soutenir les Hunger Games en ayant vécu tout cela ?

 

« La neige se pose toujours au sommet. »

 

Son environnement est tout aussi surprenant. L’appartement familial situé au cœur du Capitole, joyau des Snow depuis des générations, n’est désormais plus que ruine tout comme leur fortune. Le jeune Snow ne mange pas toujours à sa faim et malgré les doigts de fée de Tigriss, il est parfois difficile de cacher la vétusté de ses vêtements. A l’université, le jeune homme malingre tente de préserver les apparences, de dissimuler sa faim et sa misère. Car c’est son statut, ses privilèges, et son avenir glorieux qui sont en jeu.

Enfin, les choses sérieuses commencent. Les héritiers des plus grandes maisons du Capitole sont propulsés au rang de mentor, et deviennent ainsi les pièces indispensables de la dixième édition. Mais le docteur Gaul, scientifique et Haut-Juge des jeux, leur réserve bien des surprises. Elle leur demande d’innover, de dynamiser les jeux, de les rendre plus attrayants afin de fédérer la population autour de ce divertissement.

Car oui mes chers apprentis, les Hunger Games divisaient plus qu’ils ne rassemblaient après la guerre. Ces bobos du Capitole n’étaient pas si cons au début. La jeunesse dorée de Panem critiquait le jeune âge de leurs tribus mais aussi leur pauvreté, leurs conditions de détention. Ils s’identifiaient à eux, certains s’y attachaient et répugnaient à les envoyer dans cette arène primitive. Tout comme notre bébé Snow. Ainsi, c’est dans cette ambiance très sympa qu’il tentera de faire gagner son tribus issu du district douze : Lucy Grey. Pour elle, et surtout pour lui.

Création des jeux

La première et la seconde partie du livre se concentrent sur la mise en place des jeux et leur déroulement. Elles sont plutôt intéressantes, malgré quelques défauts : le trop grand nombre de personnages, et des scènes parfois non indispensables. Qui dit moisson, dit deux tribus issus de chacun des douze districts. Ce qui nous fait un total de vingt-quatre tribus amenés à l’abattoir, coachés par leurs mentors respectifs, ajoutez donc à cela vingt-quatre ados du Capitole.

Tous ces personnages sont nommés, présentés ; l’auteure tente de creuser un peu leur passé, leur personnalité mais rien n’y fait. La plupart sont complètement abandonnés pendant et après les jeux. On ne parvient pas à les apprécier, ni même à retenir même leurs prénoms, créant au passage des dialogues et des scènes sans réels enjeux pour la suite de la narration. À cela, vous devrez encore ajouter : le Haut-Juge, le doyen de l’université, la famille de notre bon vieux Corio, la caserne du douze, les coveys, Sejanus et sa famille, etc.. Bref, c’est trop.

Un personnage secondaire agaçant

La troisième partie est quant à elle interminable. Le rythme effréné que vous aviez au début du livre disparaît complètement. C’est d’autant plus long quand on sait que le dénouement ne réside que dans les… dix dernières pages. Car voyez-vous mes chers apprentis, vous comprendrez très vite que ça ne peut QUE mal finir. Vous attendrez juste le quand. Et il tarde à venir ce quand…

J’ai été également déçu par Lucie Grey, le personnage principal de ce préquel. Je m’étais si profondément attaché à Katniss Everdeen, j’imaginais revivre la même chose avec Lucie. Ce fut loin d’être le cas. Lucie Grey agace par son comportement envers bébé Snow, et la plupart du temps par ses chansons à foison. Elle détaille très précisément leurs sens, en crée de nouvelles, les chante seule puis avec son groupe. Là aussi, c’est trop. Surtout que les chansons de Lucie n’ont pas la qualité de celles présentes dans la trilogie initiale.
J’ai oublié de vous parler de Sejanus, le camarade de classe de Snow. C’est un personnage intéressant ; il apporte beaucoup de contraste vis-à-vis de Coriolanus. Mais au bout d’un moment, le malheureux agace aussi. Il réitère les mêmes erreurs, répète le même discours, et fait face au même choix (et ne fait jamais le bon). Dommage.

Cette troisième partie n’est pas non plus sans intérêt. C’est clairement celle-ci qui transformera Snow tel que nous le connaissons.
En partie à cause de Lucie Grey. Eh oui, qu’est-ce qu’on est bête quand on est jeune ! À ses côtés, Snow devient jaloux, menteur, voleur, manipulateur, sournois, naïf, dangereux, suspicieux. Il mettra sa vie en danger, mais aussi celle des autres.
En partie aussi à cause de la Dr Gaul, qui réveillera en lui son instinct de survie. Tout comme Snow, vous seriez vous aussi traumatisés si vous l’aviez comme professeur. Mesurez la chance que vous avez !
Et enfin à cause de son orgueil. Fier héritier d’une famille aisée et respectée, il veut montrer l’être exceptionnel qu’il est, qu’il fait partie de l’élite et qu’il redorera le blason de sa famille .

Le mot de la fin

Ainsi s’achève notre histoire, mes apprentis. Pourquoi les jeux ont été créés ? Comment et par qui ? Vous trouverez toutes les réponses dans ce livre. Vous comprendrez également comment le jeune Snow s’est transformé en cet homme si impitoyable. Bien que ce préquel manque de rythme, j’ai passé un agréable moment, comme lorsque l’on retrouve un vieil ami que l’on n’a pas vu depuis longtemps.

 

 

Citations La ballade du serpent et de l’oiseau chanteur de Suzanne Collins

« Le spectacle n’est pas fini tant que le geai moqueur n’a pas chanté. »

 

« Une étoile sur le déclin pouvait toujours avoir besoin d’une étoile montante. »

 

« Il ne faut jamais juger un livre à sa couverture. »

 

« La neige se pose toujours au sommet. »

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