La Novice de Trudi Canavan
21 mai 2023
Comme Sonea, j’imagine sans mal ce que vous vous dites. Comment pouvons-nous être si aveugles ? Lorsque le mal sévit, pourquoi ne voyons-nous pas la vérité, tapie certes, mais bien là ? Les apparences ne sont qu’un écran de fumée dissimulant nos réelles intentions. Nos plus sombres secrets. Mais parfois le vent tourne. Débarrassée de Fergun et du chantage qu’il faisait peser sur elle, la jeune fille décide de rester dans l’espoir de changer le regard des magiciens sur la Purge et les inégalités engendrées. Découvrez ci-dessous l’avis de lecture sur La Novice de Trudi Canavan.
🚨 Attention, cet avis révèle des événements issus du tome 1, La Guilde des Magiciens.
Note : ⭐️⭐️⭐️ / 5
Genre : Young Adult
Cycle : La Trilogie du Magicien Noir
Nombre : Tome 2
Auteur : Trudi Canavan
Edition : Bragelonne
Couverture : Magalie Villeneuve
Nombre de pages : 752 pages
Résumé :
Tous les novices de la Guilde des magiciens viennent de familles puissantes… sauf Sonea. Mais elle peut compter sur l’aide de ses maîtres Dannyl et Rothen. Jusqu’à ce que d’infâmes rumeurs commencent à courir sur elle… et qu’Akkarin, le haut seigneur, intervienne. Dannyl entreprend alors une mission secrète que le haut seigneur lui-même entama puis abandonna il y a longtemps. Cependant, ignorant les motivations réelles de sa quête, Dannyl doit faire face à des dangers inattendus. Sonea, quant à elle, a presque oublié le sombre secret d’Akkarin ; mais cacher la vérité est peut-être une grave erreur…
Thèmes :
Héroïne
Magicien
Ecole
Cité
Élève en danger
Après avoir prononcé son serment de novice et accepté d’être la pupille de Rothen, l’apprentissage de la magie peut enfin commencer. Dans cette seconde aventure, le quotidien de Sonea est rempli de magie, de cours. La bibliothèque, les appartements de Rothen et les dédales de l’université deviennent son seul terrain de jeu. Eh oui mes chers apprentis, il lui est bien difficile de s’intégrer et de se lier à tous ces enfants de nobles, elle, la gamine des taudis.
En prenant place sur les bancs de l’université des magiciens d’Imardin, la jeune fille est confrontée, tout comme vous l’avez peut-être malheureusement été, à des expériences difficiles comme la solitude, l’intimidation, le rejet, les moqueries pour ne pas dire la calomnie de camarades peu scrupuleux, le consentement, etc.. Moi qui pensais que son calvaire ne pouvait pas être pire. Je me trompais lourdement. Akkarin, le Haut-Seigneur comprend que son sombre secret a été découvert par la jeune fille et ses amis. Ce qu’ils ignorent alors, c’est que le plus puissant magicien de la Guilde ne s’interdira rien pour assurer leur silence.
L’intrigue autour de personnages très effacés dans le premier tome est sans conteste l’élément le plus intéressant. Je regrette que les scènes dévoilant sa psychologie, ses actions ou ses paroles si ambiguës ne durent pas plus longtemps, notamment à la fin de la première et seconde partie. Cet épilogue fut un sacré mélange pour moi ; ma frustration et ma curiosité ont été très fortes au moment où tout ce que j’imaginais être le Haut-Seigneur a été balayé d’un revers de la main. Même si tout cela est amené grossièrement, qu’un regard aiguisé comprendra immédiatement dans quelle direction l’auteur nous emmène, ces révélations permettent d’enfin lancer l’histoire… qui se poursuivra dans le prochain tome et non dans celui-ci. Quel dommage !
Maladresses
Le rythme est similaire au premier livre, la Guilde des Magiciens. On retrouve sans cesse dans La Novice de Trudi Canavan les mêmes lieux. Certaines scènes se ressemblent, notamment avec les farces douteuses de Regin (cet apprenti mérite une centaine de paires de baffes). Tout comme Lorlen, qui ne cesse de se dire qu’il devrait faire quelque chose, et cela durant 600 pages, pour finalement… ne rien faire. Le pire est qu’il n’est pas le seul à rester inactif ou figé. Je pense notamment à tous ces magiciens dont le petit cœur est totalement meurtri d’instruire une traîne-ruisseau, et qui restent totalement passifs face à l’humiliation et la violence subie de leur élève. Quel triste exemple, dont je referme la parenthèse.
Durant ma lecture, je ne cessais de guetter l’arrivée de Cery, bien absent, tout comme Rothen qui manquait autant à la jeune novice qu’à moi-même.
Malheureusement, les maladresses se répètent. Alors que Dannyl part en mission, des pirates attaquent son bâteau, malgré le drapeau arborant fièrement les couleurs de la Guilde. En abordant le navire, ils échangent quelques joutes verbales avec lui, pour finalement repartir comme si de rien n’était. Je cherche encore l’utilité de cette scène. Même si les petites péripéties de Dannyl apportent une pause bienfaitrice dans le récit redondant de Sonea, mais elles sont parfois bancales. Alors qu’il devait séjourner à la cour d’Elyne, il remplace très (trop ?) facilement le premier ambassadeur dans ses fonctions, qui l’amènent là où se trouvent les indices sur le passé d’Akkarin. Trop facile. Néanmoins, à travers son voyage, nous découvrons de nouvelles terres exotiques, de nouvelles mœurs, de nouveaux lieux et récits mystiques.
Le mot de la fin
Ayez toujours l’esprit clairvoyants mes chers apprentis. Ne vous laissez pas bercer d’illusion ; je pense que le Haut-Seigneur vous aura au moins appris cette leçon. Maintenant que le voile est déchiré, le troisième et dernier tome de La Trilogie du Magicien Noir : Le Haut Seigneur, laisse entrapercevoir des rebondissements et un combat final riche en action et émotions.
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